Re : refaire sa vie quand on a déjà un enfant ?
Je pense que les enfants en souffrent toujours...
Même si maman dit que papa était méchant, et que papa dit que c'est maman qui est partie pour quelqu'un d'autre et qui a tout cassé (exemples...), un papa reste un papa dans les yeux de son enfant, et idem pour une maman.
Et on peut essayer de se convaincre de tout ce qu'on veut, que c'est mieux pour eux de ne pas vivre avec un papa et une maman qui ne s'aiment plus, qui ne crient plus, que c'est 1000 fois mieux maintenant avec Jules et que Jules adore nos bambins comme si c'était les siens, ben... Dans leur petite tête, ça ne sera jamais mieux que papa et maman ensemble. Rien que parce que, comme me dit ma fille parfois, "Si t'étais encore avec papa, je devrais pas partir loin de toi ce week-end..."
Pour ce qui est de refaire sa vie, ben... On ne va pas se faire none !
Faire tout pour le bonheur de ses enfants, d'accord, à 2000%, mais tout sacrifier, non.
Parce que même si on a été égoistes en les privant de leurs parents réunis, ils le sont un peu aussi quand il s'agit de repartager maman ou papa.
Pas toujours facile quand on a pris plein de bonnes habitudes !
Squatter le canapé toute la soirée pour regarder le dernier Disney avec maman qui nous tripotouille si délicatement les cheveux, filer la rejoindre dans son lit prétextant un cauchemar pour finir la nuit tout blotti dans ses bras, monopoliser mercredis, soirées et week-end pour s'adonner aux joies des coloriages, bricolages, balades et autres, faire des p'tits yeux malheureux à maman quand elle dit non au magasin et qui finit par céder en se disant qu'elle doit bien compenser par quelque chose l'absence de papa qu'elle nous a imposée, bref, plein d'exemples !
Alors quand Jules débarque dans nos vies avec la bouche en coeur, éventuellement accompagné de quelques autres bambins, ben... maman... elle n'a plus tout son temps.
Alors fatalement, c'est pas que du bonheur !
Et finis les privilèges du dodo avec maman et des longues heures rien que pour nous !
Ca veut dire quoi...?
Qu'on va attendre chastement que bambinou ait 18 ans pour autoriser Roméo à nous faire une déclaration sous le balcon....?
C'est peut-être pas, même si c'est pour faire son plus grand bonheur, ce qu'il y a de plus sain pour notre progéniture adorée.
Parce que dans la vie, il sera bien obligé de partager ce et ceux qu'il aime. Parce qu'il n'obtiendra pas toujours ce qu'il veut, parce que tout ne roulera pas comme il l'aura choisi, parce qu'il sera bien obligé de "vivre" en société, et de cotoyer des gens qu'il n'aura pas choisi, parce qu'il devra bien en faire des concessions... Et parce que maman ne sera pas éternellement SA chose.
Allez, essayons de nous convaincre, il y trouvera peut-être finalement quelques avantages, à cette nouvelle situation...! Un homme à la maison pour jouer au foot dans le jardin, une grande soeur qui collera au mur tout ce qui nous cherche misère à l'école, à qui on pourra piqué les T-shirts si fashion, ou qui voudra bien nous lire une histoire parfois avant de faire dodo... Un p'tit frère qui nous suivra dans nos 1000 et 1 bétises ;-)
Pour ce qui est de la place de Jules, il est clair qu'il ne peut pas débarquer et tout chambouler, nos habitudes, nos principes, nos repères... Faire pipi sur la planche des toilettes (z'êtes sûres qu'ils ne font pas ça, comme les chiens, pour marquer leur territoire...? ^^), et dicter leurs lois.
Mais si on les fait rentrer dans nos vies, super charmeuses avec nos magnifiques yeux de biches, vantant les mérites de nos adorables bambins top polis top adorables top bien élevés, en leur demandant clairement ou implicitement de les traiter "comme si c'était les siens", je trouve dur de leur péter dans les dents, au 1er accrochage, qu'ils n'ont rien à dire à la prunelle de nos yeux...
Je crois que ce sont des choses pour lesquels on doit discuter longuement, et objectivement, AVANT. Nos principes, nos règles, ce qu'on tolère, ce qu'on ne tolérera pas, et comment on aimerait que ça se déroule. Même si on peut toujours ne pas tomber d'accord sur un truc ou l'autre par la suite, ça me semblerait insensé de démarrer une histoire sans avoir pris un minimum d'info sur les méthodes d'éducation de l'autre. Clair que ça casse peut-être un peu le super charme de la sublimissime histoire qu'on vit depuis 4jours et 3h avec cet homme si parfait (sans lequel on se demande comment on a pu vivre jusqu'à maintenant et pour lequel on pense déjà à quitter appart/boulot/école/famille), mais ça limite à mon avis d'énormes dégâts pour la suite.
Pour finir, qu'il n'y ait pas de différence entre les nôtres et les siens, je n'y crois qu'à moitié... Pas que je sois négative, mais un semblant réaliste. C'est sans aucun doute possible dans certains cas, mais ce n'est sûrement pas aussi systématique et simple que de le dire...
Pour ma part, nous sommes une famille recomposée, avec chacun un enfant.
Je n'ai jamais eu de problème du fait d'avoir une fille, et celui à qui ça aurait sembler causer un éventuel semblant de soucis aurait valsé hors de ma vie en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Mes enfants avant tout.
Je dis MES enfants, pourtant je n'en ai biologiquement qu'une, mais le fils de mon compagnon est en effet à mes yeux et dans mon coeur comme mon fils. Je le vois grandir chaque jour depuis sa naissance, et l'élève "à temps plein" avec son papa depuis ses 6 mois. La seule différence entre ce p'tit bout et ma fille est juste la peur de leur perdre un jour... Ils sont tous les deux tout pour moi, mais je ne suis légalement rien pour lui.
Dire que c'est facile tous les jours serait mentir, il y a toujours des p'tites tensions au sujet des enfants, comme dans un couple normal, et c'est vrai que ce n'est pas facile de voir "quelqu'un" pousser sa gueulante sur ce qu'on a de plus cher, mais bon... A moins d'un désaccord vraiment extrême sur la façon ou la raison, on attend d'être à deux et on s'explique. C'est toujours comme ça que j'ai vu les choses, et j'espère qu'il en sera toujours ainsi.
En résumé, dans toutes les situations, rien n'est facile ! Mais il faut essayer de trouver le meilleur dans chaque histoire, seule ou accompagnée.